« Nous appliquons le Protocole de Maputo en Algérie mais avec des réserves comme tout pays musulman »
Quel est votre rôle dans la mise en œuvre du Protocole de Maputo ?
Nous sommes très impliquées, en tant qu’association panafricaine pour les femmes, dans la mise en œuvre du Protocole de Maputo. C’est un mécanisme très important dans la promotion et la protection des femmes. Nous avons un programme très important pour essayer d’être des partenaires aux différents acteurs qui oeuvrent à la concrétisation de ce Protocole.
A cette réunion, nous avons insisté pourqu’une feuille de route claire soit établie pour permettre à tous les partenaires et acteurs de participer et d’aider à la domestication du Protocole. Nous estimons, à cet effet, que notre rôle est primordial puisque nous existons sur tout le continent.
Concrètement qu’est-ce que vous faites à votre niveau pour que tout cela aboutisse ?
Etant donné que les premières concernées ne connaissent pas forcement leurs droits, nous participons d’abord à la vulgarisation du Protocole de Maputo. Ensuite, nous jouons le rôle de force de proposition et de pression pour pousser les Etats à ratifier et à mettre en oeuvre le Protocole. Bien sûr, nous appliquons le Protocole de Maputo en Algérie mais avec des réserves comme tout pays musulman. Par exemple, sur les questions d’héritage et d’avortement, il y a des réserves qui ont été levées dernièrement.
Au niveau de la parité, nous sommes parvenues à insérer dans la Constitution un article concernant les postes dans les assemblées élues et les postes de direction.
En Algérie, on peut constater qu’il y a beaucoup de femmes leaders dans les plus hautes fonctions de l’armée, de la justice, etc. Depuis 1999, il y a de très grandes avancées.
Nous avons aussi instauré des lois pénalisant les violences contre les femmes, de soutien à la femme divorcée etc.
Avez-vous foi en l’aboutissement de cette réunion sur le Protocole de Maputo ?
Il ne s’agit plus de parler et comme le disent les Japonais, ce n’est pas important là où nous allons, mais c’est d’aller ensemble. Nous allons tout faire pour que l’accord soit domestiqué.